A télécharger, un petit récit d'une quinzaine de pages
retraçant ma traversée. (cliques sur l'image)
Le résumé :
TRANSALPINE 2006
La traversée des Alpes
"Gare de Nice, trois minutes d'arrêt" : cette annonce signifie
pour moi le coup d'envoi de ma marche. Une marche de 2300 kilomètres
en solo à travers l'arc Alpin en passant par les huit pays sur
lesquels les Alpes s'étendent : le Sud-Est de la France, Monaco, le
Nord de l'Italie, la Suisse, le Liechtenstein, le Sud de
l'Allemagne, le Nord de la Slovénie et l'Autriche.
Après avoir longé la Méditerranée, je m'engage dans le parc du Mercantour
où je découvre mes premières montagnes et par la même occasion mes
premières difficultés : la chaleur par exemple qui m'étouffe et rend
les montées exténuantes. L'eau est rare dans la région, je suis
obligé d'en transporter plusieurs litres dans mon sac à dos déjà
trop lourd à mon goût.
Je continue ma remontée vers le Nord en traversant les grands parcs
nationaux du Queyras, des Ecrins et de la Vanoise. Chaque journée de
marche est plus belle que la précédente, au milieu des marmottes,
des chamois et des bouquetins. A la croisée des saisons, les
montagnes sont revêtues de leurs couleurs printanières alors que
subsistent encore de nombreux névés. Le paysage n'en est que plus
splendide. Je termine ma remontée à Chamonix où, rejoint par des
amis, nous faisons l'ascension d'un sommet de légende, le
Mont-Blanc.
Après avoir marché prés d'un mois vers le Nord, je fais désormais cap vers
l'Est pour traverser la Suisse. Un pays qui n'a de plat que ses lacs
et où la randonnée est un sport national ne peut que me procurer un
réel plaisir à parcourir ses montagnes. Je longe l'énorme massif des
Alpes Bernoises dépassant les 4000 mètres et qui renferme de
superbes sommets comme la Jungfrau, le Mönch et le mythique Eiger.
Mon itinéraire alterne entre de hautes montagnes et d'innombrables
prairies à vache.
Fin juillet, tout change : finies les belles journées de randonnée,
finis les sublimes bivouacs. Le soleil et le ciel bleu sont
remplacés par le brouillard, la pluie et le froid. Je marche durant
des jours, des semaines sous une météo horrible faisant fuir tous
les randonneurs. Je me retrouve seul sur les cimes du Liechtenstein
et de l'Allemagne, où j'ai parfois bien du mal à trouver mon chemin
sur des sentiers où je n'ai aucune visibilité.
Je fais maintenant route vers le Sud-Est, toujours sous une météo
problématique. Pour mon premier passage en Autriche, dans la région
du Tyrol, la neige fait son apparition. C'est également ici que mon
itinéraire prend le plus d'altitude : à plusieurs reprises, je passe
la barre des 3000 mètres, me retrouvant chaque fois sous la neige. A
un certain passage, la couche de neige est si importante que je m'y
enfonce jusqu'à mi-cuisse, ce qui m'oblige à rebrousser chemin.
Le soleil revient avec mon entrée en Italie, mais je rencontre un autre
problème, le balisage. Il est vraiment médiocre comparé aux
précédents pays. Je passe mon temps à chercher ma route et à faire
des détours qui me poussent à rallonger mes journées. Avec l'Italie,
je découvre également le massif des Dolomites. Ses montagnes
complètement différentes de tout ce que j'ai pu traverser jusqu'à
présent, me donnent l'impression d'être sur la Lune, dans un paysage
unique et grandiose.
Arrivé en Slovénie, je traverse le magnifique parc de Triglav qui m'offre
l'un de mes derniers paysages de haute montagne. Puis pendant
plusieurs jours sur une crête, je longe la frontière austro-slovène
avant de prendre mon dernier virage, cap Nord-Est vers Vienne. Je
passe mes trois dernières semaines de marche dans les immenses
forêts autrichiennes. Ce qui me vaudra à maintes reprises de perdre
mon chemin. Après une aventure de 110 jours, je fais mon entrée dans
Vienne, jusqu'au cœur historique, où je pose mon sac pour la
dernière fois.